News - 30.01.2014

Si j'étais Mehdi Jomâa…

Ce monsieur a toute ma sympathie, ma confiance et mon soutien. Il écoute, il est accessible, plein de bonne volonté et d’amour pour son pays. Il est courageux et décidé à relever le défi de remettre le pays sur ses pieds. Il a mobilisé une équipe bardée de diplômes laquelle a sacrifié ses intérêts personnels pour venir servir  son pays.Je leur suis  entièrement reconnaissant, tout comme je l’étais pour l’équipe qui a travaillé avec si Béji Caid Essebssi.

Il n’est pas dans mon intention de critiquer ce nouveau Gouvernement, car il est très tôt et inopportun de le faire.
Je voudrais, sans prétention aucune, attirer l’attention de Monsieur Jomâa, et c’est mon droit et mon devoir,  sur ce que je crois être les erreurs à ne pas commettre d’emblée.

Nos économistes et autres experts de tous bords et même le Gouverneur de la BCT avaient,  à un moment donné, affirmé que le gouvernement de Si Ali Larayedh naviguait à vue, sans cadre économique et monétaire préétabli. On vu la Tunisie agir, pour une fois, sans plan de développement.

En me basant sur les premières déclarations de monsieur le nouveau Chef du Gouvernement, je n’ai pas vu le moindre indice que ce Gouvernement s’attellera à la mise en place d’un plan (triennal ou quadriennal) de développement et cela m’inquiète.

Si je conviens que ce Gouvernement aura pour mission de répondre au plus pressé sur le plan économique et social, néanmoins, il est de son devoir de mettre en place, d’ores et déjà, un plan de développement qui aura le mérite de montrer que le pays a décidé de réviser son modèle de développement qui, malgré les taux de croissance économique enregistré (5% en moyenne) a montré ses limites et qu’on s’oriente, aujourd’hui, vers un nouveau modèle, plus ambitieux en rapport avec les contraintes sociales énormes.

 Ce nouveau plan à défendre, bec et ongles, auprès des instances internationales et des pays frères et amis, permettra  à notre pays de mobiliser d’avantages de ressources et surtout d’investissements directs.
Nous sommes en droit de demander aux pays amis du «printemps  tunisien» de  monter, en notre faveur, un mini plan «Marshal».

Avec un plan économique bien ficelé collant à la réalité tunisienne, je suis certain que l’Europe, les USA et le Japon,pour être en harmonie avec leurs déclarations, nous soutiendront à remettre notre économie sur pieds.
Quel économiste digne de ce nom ou homme politique, responsable et ayant les pieds sur terre, soutiendra-il que nous pouvons compter uniquement sur une épargne nationale des plus  réduite?

Je pense que l’action de ce Gouvernement ne devra pas être une multitude de mesures savamment concoctées par les experts de ce Gouvernement, mais elles devront plutôt s’inscrire dans le cadre d’un plan de développement.

Pour ce faire, je ne vois qu’une solution.

Il ne faut surtout pas compter sur les seuls nouveaux experts du Gouvernement, aussi compétents soient-ils et prêts à se surmener, mais baliser plus large et avoir le courage, la prudence et le pragmatisme  d’associant les experts de tous bord du terroir national. Nous avons de la matière grise et de la bonne volonté à revendre
Il ya d’abord les experts du Gouvernement de Si Larayedh.

Ils détiennent des chiffres et certains «secrets de fabrication» pour emprunter un langage industriel. Dans un esprit de continuité de l’Etat, surtout, il est impérieux  de les associer. Il y a aussi ceux qu’on a vus sur les plateaux de télévision,  la presse écrite et électroniques exposer leurs points de vue et  essayer de nous convaincre qu’ils détiennent les secrets des Dieux. Il y a ceux que notre Université recèle et que  les médias ont ignoré.

Ces économistes, ces fiscalistes, ces monétaristes devraient être invités à se réunir à l’effet de dresser, à l’intérieur d’ateliers de travail, un tableau précis de la situation économique, financière et monétaire du pays. Leur nationalisme leur commande de ne pas refuser cette charge.

La  participation de l’INS (avec l’ancien et le nouveau dirigeant) et de la BCT va de soi. La participation de l’UTICA et de l’UGTT est des plus essentielles.

Cet organe de nature consultative, sera, avec la collaboration bien évidente des cadres anciens et nouveaux de l’Administration, en mesure de proposer un plan de développement comportant des mesures immédiates et  des mesures  à moyen terme dont certaines seront réalisées, bien évidemment, par le Gouvernement issu des prochaines élections.

Il ne faudrait cependant pas que les orientations économiques contenues dans ce plan attirent les foudres de certains partis de gauche qui croient encore à la lutte des classes, considèrent que l’Occident n’a d’autre objectif que de mettre la main sur nos ressources, veulent distribuer des richesses non encore produites et considèrent, malheureusement, le détenteur de capital comme la bête à abattre  préférant mettre tout à la charge de l’Etat.
Ces partis politiques doivent réviser leur orientation et s’inspirer de ce qui se passe dans le monde et surtout en Chine. La Chine a suivi la Tunisie dans la politique du contrôle des naissances engagée par Bourguiba, le visionnaire et fondateur de la première République, et a ouvert ses portes aux investissements étrangers. Sa croissance est à deux chiffres et fait l’effort de la contenir par crainte de surchauffe.

 L’effort d’entreprendre doit être reconnu et encouragé. La valeur du travail doit être soutenue, encouragée et défendue. Mais, la croissance obtenue doit se faire en faveur de tous et de toutes les régions grâce à une fiscalité beaucoup moins injuste qui frappe surtout les assujettis soumis à la retenue à la source.

Aussi, parmi les mesures économiques urgentes à réaliser, devrait figurer  la révision immédiate du régime forfaitaire dans le cadre d’une réforme fiscale qui s’étendra sur plus d’une année.

Pour terminer, je ne puis souhaiter que plein succès à ce Gouvernement. La meilleure façon de concrétiser cet appui est de travailler plus en améliorant notre productivité. Sur l’UGTT pèse le lourd sacrifice de contenir les revendications et tout ce qui pourrait entraver la continuité du travail durant cette courte période. L’UGTT pourrait suspendre, momentanément, le recours aux grèves comportant des arrêts de travail et les remplacer par le port de brassards rouges, à la japonaise, avec l’obligation à mettre à la charge du chef d’entreprise ou de l’Administration de se réunir immédiatement avec les syndicats pour trouver un terrain d’entente.

Les médias, devraient continuer à informer librement le public, tout en  mesurant les conséquences attachées à la diffusion de faits inexacts  ou à des  analyses et des interprétations  qui ne visent en fait qu’à entraver l’action de ce Gouvernement. Retenons nos plumes si l’intérêt du pays l’exige. Notre pays a besoin de nous tous. Soyons au rendez-vous avec l’histoire.

Nous en avons administré la preuve en élaborant et en votant une nouvelle constitution!
 

Tags : Ali Larayedh   B   Mehdi Jomaa   Tunisie   UGTT   utica  
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3 Commentaires
Les Commentaires
berger - 31-01-2014 08:33

Monsieur vous avez le droit de faire l´éloge et de faire de Bourguiba un des grands de ce monde. A propos du controle des naissance, et que la chine aurait suivi la politique de Bourguiba en la matière. D´abord cette question et comme beaucoup d´autre question a été traitée au cours de l´histoire. Je nomme Maltus que tous ceux quí ont étudié l´économie connaissent¨, et puis il semble que la politique d´un enfant par femme vient de Deng Shao Peng qui a réformé l´économie chinoise, qui ne se limite d´ailleurs pas au contrôle des naissance on le sait. Moi je trouve les dirigeants chinois se trouvent à année lumière de Bourguiba. Comment se fait qu´il nommé Ben Ali premier minisre avec les résultas qu´on connait et d´autres choses encore. Peut-être la démocratie n´a pas de père, c´est pourquoi vous citez Bourguiba, mais non la démocratie a un père , le peuple tunisien. C´est mon point de vue, je ne vois pas Bourguibe comme original. J´ai une seule Remarque.

el khlifi mokhtar - 31-01-2014 20:29

@berger:La République populaire de Chine a lancé deux politiques de contrôle des naissances. En 1970, la politique du « wan xi shao ou mariage tardif des naissances peu rapprochées et peu nombreuses » et en 1979 celle de l’enfant unique et qui a été assouplie en 2013. En Tunisie, la politique de contrôle des naissances a été engagée depuis 1960. (Limitation du bénéfice des allocations familiales aux quatre premiers enfants (Loi du 14 /12/1960 puis loi 65 /46 du 31/12/1965), rétablissement de la liberté de propagande des contraceptifs et de la circulation des contraceptifs ( Loi 61 /7) , , recul de l’âge minimal au mariage à 17 ans pour la femme et 20 ans pour l’homme ( loi64/1 du 20/01/1964), législation autorisant l’avortement pour « raison sociale » lorsque la femme a 5 enfants vivant ou plus pourvu qu’il soit pratiqué durant les 3 premiers mois de la grossesse (loi 65/04 du 1/07/1965 ). Pratiquement, la Tunisie a devancé la Chine comme précisé dans l’article. Quant à la démocratie et Bourguiba, je voudrais reprendre ce qu’avait écrit ce dernier. Je souhaite qu’on juge mes actions en se situant au moment où elles ont été prises. L’indépendance acquise, tous les leaders du tiers monde, ou presque, ont opté pour le parti unique parce qu’ils avaient besoin d’un pouvoir fort pour construire un Etat de toutes pièces. Nonobstant ce fait Bourguiba a laissé le parti communiste aux côtés de son parti. Ce n’est qu’après la tentative de coup d’Etat de 1961 que Bourguiba avait supprimé la multiplicité des partis. Cet homme a estimé qu’il continuait à œuvrer pour le bien du peuple, que la maturité du peuple n’était pas encore au rendez-vous et qu’il y avait un risque de voir son œuvre échouer suite aux querelles partisanes. Lorsque je vois ce qui se passe actuellement je considère que Bourguiba avait raison. Néanmoins, Il aurait pu jeter du lest et apprendre à son peuple petit à petit la pratique de la démocratie mais il ne l’a pas fait malheureusement surtout qu’il a été handicapé par la maladie. En contrepartie il a éduqué ce peuple et c’est pourquoi il y a un « printemps » en Tunisie.

berger - 01-02-2014 09:42

@Khlifi. Moi j´ai voulu préciser un fait historique quand j´ai évoqué "le contrôle de naissance"le phénomique était connu depuis longtemps(MALTUS). Mais autrement c´est un problème changeant, bientôt on parlera de controle de la mort (la vieillesse devient un problème maintenant), et puis la chine contient quand-même plus d´un milliard de personnes et ca va mieux que la Tunisie et meme que tout le monde. J´ai dit ailleurs que Bourguiba est un leader du genre de DE Gaulle( avec le bombardement de Constantine et l´affaire de Bizerte etc.. Bourguiba a aussi commit des bêtises de ce genre. Il n´ est pas original comme Lincoln ou Churchill ou meme Staline. Que pensez vous ,Bourguiba n´aurait pas pu faire quelques chose pendant la guerre d´Algérie pour récupérer La NUMIDIE, qui appartenait à Carthage?

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